"Les Etats-Unis sont déjà entrés en récession"
Plombé par le sauvetage en catastrophe de la banque Bear Stearns (Voir notre article) et les rumeurs de difficultés financières qui entourent à présent la prestigieuse banque d'investissement Lehman Brothers, le système bancaire américain attend un nouveau signe de la "Fed". La Réserve fédérale américaine devrait baisser de nouveau son taux principal mardi pour donner un bol d'air aux banques, en mal de liquidités. Depuis le début de la crise des subprimes, elle l'a déjà ramené de 5,25% à 3%.
Les analystes s'attendent à une nouvelle baisse comprise entre 0,5 et 1%. "Il y a de plus en plus de raisons de considérer que les Etats-Unis sont déjà entrés en récession, offrant à la Réserve fédérale américaine une raison supplémentaire de baisser de 100 points de base (NDLR : 1%) son principal taux directeur" lors de sa réunion de mardi, commente James Knightley, chez ING. La Fed ayant multiplié les gestes inopinés depuis dix jours, elle pourrait même "les baisser dès lundi", ajoute l'économiste de la banque néerlandaise.
Les Bourses dévissent, le dollar aussi
Gagnée par l'inquiétude, la Bourse de New York reculait fortement dans les premiers échanges. Elle se redressait lundi en matinée : le Dow Jones cédait 0,38% et le Nasdaq 1,29%. Le dollar subit toujours de plein fouet la détérioration de la situation économique aux Etats-Unis, l'euro restait donc en hausse après un record face à la devise américaine lundi à la mi-journée. La monnaie européenne a atteint un nouveau pic historique en dépassant les 1,59 dollar.
La Bourse de Paris n'était pas épargnée par la psychose. Elle restait en très forte baisse lundi après-midi, le CAC 40 lâchant 3,21% peu avant à 15 heures après les nouvelles inquiétantes venues aux Etats-Unis, ce regain d'inquiétude sur la croissance économique venant s'ajouter à la débâcle du secteur financier. Au même moment, Londres cédait 3,32%, Francfort 4,12% et l'Eurostoxx 50 3,85%.
La crise financière pourrait encore s'étendre. Aucun pays n'est "
à l'abri", estimait lundi le président de la Banque mondiale Robert Zoellick, rejetant la théorie d'un "
découplage" entre les pays occidentaux en difficulté et les pays émergents à forte croissance."
Je pense que certains effets de la crise vont se transmettre à la fois au niveau commercial et financier", a-t-il ajouté.