Elysée - Le salaire de Sarkozy va doubler
Nicolas Sarkozy souhaite au nom de la "transparence" que le salaire du président de la République, appelé à être augmenté, soit fixé par la loi comme pour le Premier ministre et les membres du gouvernement. "Toutes ces petites histoires où chacun faisait dans son coin c'est fini. (...) Je veux de la transparence, je veux que ce soit une loi qui fixe la rémunération du président de la République. Ce n'est pas à moi de la fixer", a déclaré le chef de l'Etat en marge de la visite d'une réserve naturelle près de Bastia . Une note interne de l'Elysée, révélée par l'hebdomadaire Profession politique, recommande d'augmenter le salaire du chef de l'Etat de 101.488 à 240.000 euros par an afin de l'aligner sur le traitement du Premier ministre et de le mettre au niveau de ses homologues étrangers. Le salaire mensuel du chef de l'Etat serait ainsi revalorisé de 140%, de 8.300 à 20.000 euros bruts.
Le président du groupe UMP à l'Assemblée, Jean-François Copé, a annoncé le dépôt de deux amendements gouvernementaux visant à aligner le salaire du président sur celui du Premier
ministre. Ils seront examinés en séance dans le cadre des crédits relatifs aux "pouvoirs publics"
"Etre président de la République, être chef de l'Etat, c'est une responsabilité considérable. Je trouve tout à fait normal que le président de la République ait une rémunération comparable à ce qui est celle du chef du gouvernement et des chefs d'Etat des pays européens", a estimé J.F Copé. Interrogé sur la façon dont les Français percevraient cette augmentation, le patron des députés UMP a répondu : "les Français peuvent tout à fait pleinement comprendre ce que veut dire exercer des responsabilités de chef de l'Etat et avoir une rémunération qui corresponde à ces responsabilités".
Le groupe socialiste à l'Assemblée nationale a déjà estimé qu'une hausse du traitement du président Nicolas Sarkozy "n'est pas opportune à l'heure où la plupart de nos concitoyens connaissent de grandes difficultés à boucler leurs fins de mois". L'ex-codirecteur de campagne de Ségolène Royal, Jean-Louis Bianco, s'était déclaré "choqué" dès lundi. Le député apparenté PS René Dosière, auteur d'un livre sur "L'argent caché de l'Elysée", soutient, lui, avec des conditions, le principe de cette hausse, tout en estimant que Nicolas Sarkozy prend un risque avec cette décision dans le contexte actuel. "Il n'est pas convenable que le président bénéficie d'un salaire deux fois inférieur à celui d'un secrétaire d'Etat", a déclaré à la presse M. Dosière, qui estime à 6.000 euros nets mensuels la rémunération du chef de l'Etat.
La revalorisation doit se faire "à condition qu'on sorte la rémunération du président du budget global de l'Elysée", et qu'il n'y ait plus de "confusion" entre les dépenses publiques et privées du chef de l'Etat, a ajouté M. Dosière, pourfendeur de la hausse exponentielle des dépenses de la présidence sous les deux mandats de Jacques Chirac. "La politique de Nicolas Sarkozy à l'égard des catégories défavorisées ne les aide pas à comprendre l'opportunité de cette mesure", a reconnu M. Dosière, dénonçant des "cadeaux fiscaux à un nombre limité de personnes".