PAUVRE Mme RAMA Yade
Le socialiste Philippe Sarre, candidat de la gauche aux municipales de Colombes, réclame des excuses publiques. Faute de quoi, "nous nous réservons la possibilité de poursuivre en justice ces propos diffamants". Les propos en question ont été tenus lors d'une réunion publique par Rama Yade. La secrétaire d'Etat aux droits de l'Homme est aussi inscrite en position de numéro 3 sur la liste UMP aux municipales dans la ville.
Lors de cette réunion, Rama Yade a raconté sa version de sa visite improvisée en septembre dernier à des squatteurs qui avaient monté un campement en plein air à Aubervilliers, expulsés après que le maire eut obtenu de la justice qu'ils soient délogés. Cette démarche lui avait valu un rappel à l'ordre du Premier ministre François Fillon. "Je suis allée voir et j'ai découvert que le maire qui avait fait ça, c'était un maire communiste", a expliqué la secrétaire d'Etat aux droits de l'Homme.
Des propos d'une "rare violence"
C'est alors que les propos ont dérapé. "Cette gauche qui dit défendre les modestes, les minorités et les immigrés, c'est cette gauche qui s'en prend à moi, qui ne suis que numéro 3 de la liste, je le rappelle, qui s'en prend à moi parce que je suis noire", a ajouté la secrétaire d'Etat aux droits de l'Homme .
Dénonçant des propos d'une "rare violence", Philippe Sarre "trouve désolant que l'UMP en soit rendue à ce niveau et qu'un membre du gouvernement de la République n'ait pas d'autres arguments à faire valoir en direction des Colombiens". Et il poursuit : "Il m'a par ailleurs été rapporté par des personnes présentes à cette réunion que Mme Yade s'était plainte du fait que la gauche à Colombes mettait en cause la validité de ses diplômes parce qu'elle était noire et que la gauche n'aimait pas que les Noirs réussissent". La secrétaire nationale du PCF, Marie-George Buffet, réclame pour sa part des "excuses publiques du gouvernement".
Depuis que s'est tenue cette fameuse réunion, Rama Yade refuse d'évoquer l'incident auprès des journalistes. Le porte-parole du gouvernement, Laurent Wauquiez, a pris sa défense estimant qu'il n'était "pas si facile d'être engagé en politique en portant son histoire".